dimanche 26 octobre 2014

Doux oiseau - 2

«Le dîner fini, je sortis
de l'hôtel et m'assis à une
terrasse du bord de mer.
La conscience aiguisée,
peu à peu,
je sentis,
affûté,
le couteau de boucher qui
faisait des entailles
de plus en plus profondes
dans mon dos. J'eus tout juste le temps
- dans la chute soudaine et le bris
de mon verre-tulipe - de voir
le doux oiseau de la jeunesse,
glouton,
picorant la petite cerise de mon cocktail."

Esteve Miralles, Comme si tu avais le temps, traduit du catalan par M. Bourret Guasteví

2

«Va ser ben sopat. Vaig sortir
de l’hotel i vaig seure en una
terrassa vora mar.
Amb una precisa consciència
vaig anar
sentint,
esmolat,
el ganivet de carnisser com m’anava
fent talls
cada cop més profunds
a l’esquena. I vaig tenir encara el temps just
—se’m va tombar i se’m va trencar
la copa de tulipa— de veure el dolç
ocell de la joventut,
golut,
picotejant la cirereta del meu gímlet.»