La cage est étroite,
fermée et lumineuse.
La nudité des pierres
rugueuses et claires
fait penser à une grotte
parallélépipédique. Au fur
et à mesure que je te suis,
je compte les portes aveugles,
larges, blindées. L'immeuble
est ancien et la cage toute
fraîche. On voit de ci de là
les poutres tranchées pour lui
faire passage. Que de vies
abouchées à l'abîme d'un coup
de scie, un seul. L'ascension
est lente. La diversité des teintes
ne trompe pas. Les portes qui se
succèdent sont identiques, cachant
le confort des appartements bourgeois.
L'ascension s'achève devant une porte
plus petite, plus sombre aussi. La clé
tourne. Tu m'invites à entrer. Et d'un
coup je n'ai plus envie de décrire. Nous
sommes passés d'une coquille de l'être
à une autre, ineffable celle-là.