De ton corps je ne parle pas,
tu ne le voudrais pas. Pourtant
je le fais à présent, peu, très peu,
je commence par les extrémités, rien
que de très marginal en somme. Quand
tu fumes, quand tu bois, je regarde
tes doigts. Les mains sont ma passion,
non le reflet d'une âme mais de mille
que nous recelons et, par leur entremise,
exprimons (je sens que tu souris, encore
une de mes digressions). Et là, curieusement,
je ne vais pas des mains aux doigts qui les
composent, mais à l'inverse. D'abord sont tes
doigts. De la main droite et, particulièrement,
l'index et le majeur cassés à la jointure (non,
t'inquiète, ce n'est pas du Picasso que je te
mime ; au pays du musée international des arts
modestes, ça ne manquerait pas de sel, MIAM !)
puis tes mains volubiles. Nos paroles contrastent,
tu retiens la tienne, je délie la mienne. Mais, toi,
tu parles par les mains, les yeux et le sourire.
Et puis par tes épaules dont je parlerai un jour. Ou pas.