dimanche 30 novembre 2014

Tes doigts, tes mains, mes digressions

De ton corps je ne parle pas,
tu ne le voudrais pas. Pourtant

je le fais à présent, peu, très peu,
je commence par les extrémités, rien

que de très marginal en somme. Quand
tu fumes, quand tu bois, je regarde

tes doigts. Les mains sont ma passion,
non le reflet d'une âme mais de mille

que nous recelons et, par leur entremise,
exprimons (je sens que tu souris, encore

une de mes digressions). Et là, curieusement,
je ne vais pas des mains aux doigts qui les

composent, mais à l'inverse. D'abord sont tes
doigts. De la main droite et, particulièrement,

l'index et le majeur cassés à la jointure (non,
t'inquiète, ce n'est pas du Picasso que je te

mime ; au pays du musée international des arts
modestes, ça ne manquerait pas de sel, MIAM !)

puis tes mains volubiles. Nos paroles contrastent,
tu retiens la tienne, je délie la mienne. Mais, toi,

tu parles par les mains, les yeux et le sourire.
Et puis par tes épaules dont je parlerai un jour. Ou pas.