La parenthèse refermée d'un sourire
sur un coin de comptoir, la conversation
reprend, digressive. Des détails s'imposent
dans les groupes accoudés. Les glaçons
teintent dans des verres à pied arc en ciel.
La fatigue ralentit la parole, les deux amis
ne s'en défient plus, ils en font un rempart
contre les habitudes et les attendus.
«Caminante no hay camino,
se hace camino al andar», les mots de
Machado leur reviennent à tous deux. C'est en
cheminant qu'on trace sa route. Ils sont bien,
le temps n'a plus de prise et la séduction est
mirage. Des lectures partagées les unissent.
Un instant, elle parle avec le cafetier. De travail,
il se recule et apprend un langage neuf dans
leur bouche. Songe à s'en inspirer. Y renonce.
que belles sont les halles quand le rideau est tiré.