À mon fils Martí
La soirée a bien avancé et la soupette,
triste de n'avoir été dégustée jusqu'à
la dernière pâte, dort déjà au frigo,
dans l'obscure froideur et le voisinage
de mets oubliés. Mais c'est sans compter
sur l'appétit de lion du costaud Martí.
La porte s'ouvre, l'assiette est prestement
retirée, au grand dam de ses proches voisins
d'infortune, et déjà elle se réchauffe.
Cinq minutes plus tard, il n'en restera rien,
et, longuement, alors que mon fils dort du sommeil
du repu, je la regarderai briller dans la nuit.