vendredi 3 juillet 2020

Fosquet / Le soir

He tancat la porta i 
he sortit a la fresca.
Per assaborir el mot

breu que acompanya la
posta de sol: til·ler,
dues síl·labes, com un 

rellotge groc d'abelles.
Flaire de mel espessa.
Vellut de segons rodons.

Una veu amiga xiuxiueja:
«Algun rat-penat passa 
fregant les branques més 

altes.» Torno a dintre i
em quedo a les fosques,
ric de tant de frecs i

d'amor sobtat i senzill.
Acluco els ulls i em deixo
envair pel til·ler de la nit.

***
J'ai refermé la porte et
je suis sorti à la fraîche.
Pour savourer le mot

bref qui accompagne le coucher 
du soleil : tilleul,
deux syllabes, comme une

horloge jaune d'abeilles.
Senteurs de miel épais.
Velours de secondes rondes.

Une voix amie chuchote : «Une 
chauve-souris vient à passer,
frôlant les branches les plus

hautes». Je rentre à nouveau et
je reste dans l'obscurité,
riche de tant de frôlements et

d'amour simple et soudain.
Je ferme les yeux et je me laisse
envahir par le tilleul de la nuit.