Il était en douane -je ne sais si on l'enseigne encore-,
une matière captivante, le Tarif. On y apprenait à classer
objets et être vivants dans le but de les imposer à leur
juste valeur. Qu'allait-on taxer ? Le contenant ou le contenu ?
Dans le cas d'un mince carton recelant des chemises en soie,
c'était simple. Tout comme un coffre Louis XIII rempli de sable
de rivière. Mais dans celui de jouets en métal bruni contenant
un petit taille-crayon en plastique vil ? Je ne le sus jamais.
C'était du temps que mon père me précédait. Mon frère et moi,
adolescents, jouions avec ces objets de fantaisie sans jamais
y tailler le moindre crayon. Nous y apprîmes la route des
Caraïbes et l'envoûtante tractation du commerce de détail.