Les endroits ont des noms que les poètes
recueillent patiemment. Ils se font un bouquet
de lieux et de séjours, y accrochant l'insaisissable
parfum de leurs amours passées.
Tombant le masque, promeneur incessant,
je déclare qu'il ne m'est de lieu que d'amours.
Passées, présentes ou futures. Amours de
chair ou d'esprit. Et quand je marche dans
des terres aux noms neufs, je pense au souvenir
que je m'en tracerai, en permanent sourire. Je ne
veux le temps ni l'espace, seul m'intéresse l'avoir
lieu des rencontres amies. Amours laissées au bord
de la mer enfantine, ou chaleur des amis, retrouvés
à pas d'heure. Un repas partagé, le visage si beau
d'une épouse aimée éplorée qui me parle d'un cousin
fauché, élégance suprême, généreux donateur, autour
de qui la vie naissait sur des airs de musique. Tarquin
croit tout briser, la vie toujours s'écoule et nous offre, au
coin tiède des rues d'un pas traversées, le sourire léger
de lèvres inconnues dont la parole un jour saura nous délivrer.