Coupé à l'hémistiche comme tige de coquelicot,
le décasyllabe est valéryen. Et je pense à Corona
et Coronilla, son dernier recueil, chant d'amour
délicat, absolu, sans âge et que l'on fait sien,
comme les Poèmes à Lou d'Apollinaire.
Oui, vous en êtes l'objet, je ne l'ai pas cherché,
vos mots mêmes m'y ont invité qui ne sont pas un
miroir mais un ferment, cailloux jetés dans l'onde
claire et dont je vois les reflets remonter lentement
jusqu'à moi.
J'aime ces mots qui nous lient à nos corps défendants,
repoussant la rencontre qu'ils nourrissent déjà.
Un café brûlant dans une tasse étroite, tournoyant
sous vos doigts, m'inspirera peut-être.