Une main, à mille autres pareille,
et qui dort serrant un peu du drap
que la chaleur de la nuit a éloigné.
Je ne la connais pas ni ne me souviens
de celle qui la porte mais je l'imagine
fine et tendre, confiante dans ces heures
qui l'écartent un temps de l'empressement
quotidien. Vers elle ne me pencherai ni
couvrirai sa peau de mes lèvres impures.
Il me suffit de me la figurer et de rendre,
à travers elle, à mes semblables que les jours
ont éreintés, l'hommage souriant d'une nuit de mai.