Gainsbourg voulait aimer
sans délai-délai.
A la vida només hi vull deler.
Le délice guide mes pas.
Deux langues. Les sons se
rapprochent et les sens rient
aux éclats. Funambule des mots,
à la corde tendue par-dessus la mer
brave, j'avance et recule au gré de mes
envies. Et qui croit me lire en catalan
me cueillera en français. Paradoxe du cœur,
je chante en cet instant mon île retrouvée dans
la langue de mes origines secondes. Rallaré maonés
més tard. Aucune raillerie dans ce propos, c'est plus tard
que je parlerai mahonnais. Dans ma poche, les géographies
du vent d'un ami poète que je traduirai peu à peu, plus tard,
pour que ma poche emplie d'une poignée de sel me rappelle
un grand-père qui aimait Ferreries sans que l'on ne sût jamais
pour quelle raison. Ville de places larges à cris d'enfants, de rues
sonores et de cafés petits et accueillants où l'on suspendit le football,
honneur -sacrifice ?- suprême pour nous laisser parler. La langue coulait
claire. Pere scandait ses pas sur les chemins empoussiérés. Nous étions
bien. Un instant je voulus croire que Dieu était parmi nous. Mais l'idée s'en
fut et le rire de na Martina autour d'une pizza brûlante me rappela qu'il n'est
de dieu que d'amis. Amics no us deixaré dimarts al capvespre. Mes amis, le mardi
soir ne me verra pas vous quitter. Vous êtes le chaume qui ensemence mon cœur.