J'aime t'emporter avec moi, dans ma poche revolver,
quand je sillonne les villes. Je monte, descends,
dialogue, me retiens, imagine, programme jusqu'à
oublier cette induration oblongue qui te lie à moi,
sans lien ni promesse. Une légère vibration et l'échange
s'amorce qu'interrompt un klaxon impatient ou une tâche
accessoire mais qui cependant m'occupe un temps, rien qu'un
temps. Le reste est à toi, si tu le veux, à toi et aux livres
patiemment cornés, réservés, désirés. J'y ajouterai la musique
en suspens, cuivre froid que les draps tiédissent avant que le
sommeil ne m'absorbe tout à fait. Avec constance. Lui aussi.