Non pas le dialogue avec soi-même,
rhétorique. Non voisé. Ou si peu.
Non, le dialogue avec un autre soi-même
que l'on sait à l'écoute sans qu'il ne
soit nécessaire d'en recevoir réponse.
Ce dialogue, permanent et perlé, ignore
les tribunes, ni même le soleil des squares,
il se développe à l'ombre des tilleuls, sur
une rambla plus petite, à la nuit oubliée.
La lettre parfois se suspend, la nuque se relève.
Un sourire discret se dessine, à l'image d'une
incise. Suis-je fou de penser que, sans m'entendre,
elle me conseille et me guide dans mes choix ? Visage
plutôt que figure, route plutôt que chemin. Sans ce dialogue,
ma parole, esseulée serait prêche dans le désert et bientôt s'amuïrait.
