jeudi 16 avril 2020

Club

à Yuko Mabuchi

Le dos ondule comme
une ombre claire sur
le vernis noir.

Peu la voient, tout à
la ripaille et aux
conversations.

De temps à autre, un cri
rauque, aviné, troue
la sensuelle harmonie,

suivi de rires gras et
d'une brève salve de mains.
Yuko joue et la vie continue.

Yeux clos, elle régale, sans
jamais peser, les convives
attablés sur le lin qui, peu 

à peu se tache de lie de vin.
Trois ans et demi sont passés,
je suis à des milliers de lieues

de Los Angeles, confiné, mais les
mains de Yuko guident mes deux mains
qui caressent lentement son tempo.