samedi 25 avril 2020

Falaivres

Tendre ressac de la mer,
qui trouble mon sommeil.
En lente cadence, l'insomnie
soulève un instant mes paupières.

J'imagine alors une côte au couchant.
Des falaises de grès rose, comme
les Côtes d'Armor. Épaisses, recelant
la vie dans chaque anfractuosité.

Mon sac sur le dos, rempli d'arômes,
je serpente entre les vallons que le vent,
inclément, a creusés, j'y fredonne
insouciant d'antiques mélopées

et en gaélique je m'y époumone. Que la vie
est belle quand dans le rose on peut respirer.
À tant sillonner mille replis et bosquets,
j'en ai oublié ce vieux temps qui passait,

et la tombée du soir me surprend, dans
le feu de tes lèvres à l'aube. Matutinal
crépuscule, je guette le rayon vert
et fais de tes falaises mon doux confinement.