Les éclusiers ont déserté le lieu,
abandonné aux canards et aux herbes
folles. Le restaurant a tiré rideaux
et volets. Le soleil est haut et l'envie
prend tout à coup de franchir le canal,
par une passerelle étroite. Sur la gauche
le bief, inactif, revient à la vie. Mousses
et plantes rudérales le recouvrent hardiment.
Sur la droite les lourdes portes sombres,
laissent passer l'eau vive qui chante. Longtemps
je garderai en moi le chant de cette eau et la
magie d'une sortie soudaine, au goût de l'interdit.