vendredi 10 avril 2020

Sous les pavés, la mer

Une rue proprette, volets ouverts,
fins rideaux tirés. Pas un souffle
d'humaine vie. Entre les maisons,

étroite, la rue se gondole. D'un
pavé à l'autre, disjoint, le ciment 
se craquelle et redevient ce sable

qui appelle la mer. Sans les pas
des passants innombrables, l'herbe
pousse, d'un vert cru. La vie s'ébroue

et les maisons, claustrées, ont peur
de suivre la voie du ciment vers la
mer, la mer toujours renouvelée.

(sur une photo de Joan Bagur Garrido)