Une rue proprette, volets ouverts,
fins rideaux tirés. Pas un souffle
d'humaine vie. Entre les maisons,
étroite, la rue se gondole. D'un
pavé à l'autre, disjoint, le ciment
se craquelle et redevient ce sable
qui appelle la mer. Sans les pas
des passants innombrables, l'herbe
pousse, d'un vert cru. La vie s'ébroue
et les maisons, claustrées, ont peur
de suivre la voie du ciment vers la
mer, la mer toujours renouvelée.
(sur une photo de Joan Bagur Garrido)