mardi 21 avril 2020

Nostalgie des hexasyllabes

Serrés parmi tant d'autres,
mes livres croient dormir,
dans la pression aveugle
qui noie le noir et blanc.

Parfois un vers s'échappe
qui me prend par la manche
pour libérer ses frères,
libres ou bien métrés.

C'est un hexasyllabe
et je l'ai reconnu.
Espiègle et enjoué,
c'est leur porte-parole.

Et je revis enfin
ces heures bien fécondes
où je me promenais
dans une ville blanche,

cherchant comment mimer
le poids des découvertes
et les poissons d'argent
qu'un sachet dévoilait.

Avant de refermer
le volume broché
je dérobe à ces heures
tout le prix d'un baiser.