sur la moitié de la table
en bois brut. Mes doigts
qui s'y appuient prennent
peu à peu la couleur de
l'aquarelle débordant des
dessins de naguère. Les
enfants me manquent, avec
leurs rires espiègles et
cette application pour
peindre le soleil et les
maisons libres au dos des
attestations dérogatoires
de sortie. Parfois un excès
d'eau trouait le papier,
raillant narquoisement les
motifs ampoulés et morts
sans cette vie des enfants
peignant le monde. Non loin
des taches, sur l'enceinte
bleue, Stéphane Belmondo joue
au bugle la Chanson d'Hélène.
La confiance me gagne et je
rêve du jour où je ferai de
cette toile cirée bariolée
une voile pour gagner le large
de la mer toujours recommencée.