Tendre le livre,
comme on tend la main.
En tendre un, deux, trois.
S'en faire un éventail
pour les jours de canicule.
Partager le papier ivoire,
délicatement odorant, le faire
rouler dans les mains, comme un
marchand de foire vantant sa
marchandise. Puis l'oublier,
attendre qu'il se découvre,
le soir venu, dans l'obscurité,
ou à l'heure de la sieste, dans
la douce pénombre. Et l'inviter
à donner, de sa clarté, une autre
lumière sur la vie et ses aléas.
Le passé y rutile, le présent s'en
gorge et l'avenir refleurit. Toujours.