à P. G.
Poète, il écrit peu et bien.
Lumineuse anamnèse de grillons
et de sandales dans le sable.
Homme de culture, il ne garde
rien pour lui et partage tout,
à foison. Je lui dois bien des
découvertes et des réflexions.
Sa langue est d'un pays petit,
comme l'empreinte d'un pied
en Méditerranée ; il la modèle,
au sein d'un vaste empire qui
sent la citronelle et le muscat.
Je le lisais sur des pages que
ma main retenait avant qu'elles
ne s'envolent, vers l'Île de
l'Air, au sud de son île et de
la mienne. Ce ne sera plus le
cas, pour un temps ou pour
longtemps. Ainsi le veulent les
temps, qui fuient l'encre grasse
du papier partagé. Alors je me
tournerai vers sa montagne et son
cahier dont il tient la chronique
régulièrement. Et je le lirai.