et laissent dans l'atmosphère comme une
traînée de safran. Juste immatérielles.
Merveilleusement. Que reste t-il de la salive
qui liait les mots, de la gorge enflammée
qui les cassait soudain ? Enfermé chez moi,
devant l'ample table de bois clair, je me recrée
les voix aimées, comme un improbable harpiste
dans un coin du métro. Puis je me lance.
Pour prix de ma rêverie et de ces voix volées
au passé, je fouille dans mes poèmes et en lis,
pour mon île chérie. Vers libres et brefs, vers
du quotidien que je cisèle, comme le potier
recrée le visage aimé, sans maquillage, avec