Il avait hâte de teindre
son ordinateur. Ou de le
peindre. En rose fuchsia
ou en vert amande, après
l'avoir éteint d'un doigt,
caressant la carcasse
tiède de magnésium embouti.
D'y poser la main doucement
et d'en retirer, habile
prestidigitateur, l'une après
l'autre, les milliers de pages
lues, aperçues ou à peine
survolées. De leur rendre la vie,
ravie à Seattle ou Indianapolis,
et d'en faire l'amazonienne
ramure, à l'oxygène luxuriant,
dont la vie a besoin en ces jours.
Il avait hâte... Mais sans trop.