sans qu'on l'attende. Il s'est
assis et a partagé le thé chaud
et la tarte meringuée. Il a peu
parlé, et beaucoup écouté, buvant
les inflexions des personnes
rassemblées, cueillant, derrière
chaque critique ou propos convenu,
le souffle de vie et le désir d'un
mois neuf, de terres arables grasses
sous le soc, et de mains caleuses sur
les poignées de bois. Il a laissé
glisser ses yeux, loin du taffetas gris,
là où entrent les fourmis, en quête de
sucre frais ou de restes de gâteaux.
Puis il est parti, comme il était venu.
Sans un mot, juste un souffle. Nul ne le
sut. Mais les visages, tous, en luisirent.