jeudi 7 mai 2015

Le souvenir des vers

Les vers glissent comme le sable
de ma main à la tombée du soir.

Je les oublie, aussitôt écrits ou
presque. Mais toi, Sophie, tu es

mémoire qui t'apprêtes de Joseph
à soigner la joue blessée. Hier, au

kilomètre zéro, tout contre le muret,
tu me rappelas un épisode gommé,

dans ses vers plus que dans son vivre
et il ne fallut pas moins d'une nuit de

sommeil agité pour que la main, ouverte
contre le drap, n'en recueille le sable.