Le port répand son parfum
de fraîche marinade,
de mer sillonnée de lumière
et de sons entremêlés
de navires, de dockers et de mouettes.
Le luxe immémorial
d'accompagner le réveil
solennel de la vie dans le port
enflamme le désir urgent
du regard.
Un instant, indécis et magnifique,
la brume laisse place à
la perception subtile
de l'harmonie.
Contemple, cependant, au cœur de cet embrasement
de couleurs et de contrastes,
le navire de l'âge qui passe à présent
enivré de désir
-de temps et de tristesse-
et devine le travail
douloureux
de la traversée,
le cabotage inutile des heures.
Pere Gomila, "Géographies du vent", trad. du catalan par Michel Bourret Guasteví
