Comme obscène dans un
printemps neuf, un panier
de fraises luisantes,
tressé de bois tendre et
étroit, débordant de vie
et de senteurs.
Serrés, les fruits attendent
ta main négligente, passante
pressée d'une après-midi
d'avril. Le grill refroidit et,
jaune sale, la ferraille, soudain,
se fige. Si loin encore, le soir
piaffe déjà et les fruits n'en
peuvent mais. Une ombre de
rouge sur les doigts, c'est
tout ce qu'il t'en restera, avant
que ta voiture ne râpe le lourd
gravillon d'un printemps sec.